La Presse - Vendredi 3 Août 2007
Notre-Dame-des-Neiges: «Ce n'est pas un reposoir, c'est un charnier!»
Julien Otis et Isabelle Laliberté sont venus hier netttoyer les tombes de certaines personnalités souverainistes au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. |
Caroline Rodgers
La Presse
Les familles des défunts du cimetière Notre-Dame-des-Neiges en ont ras-le-bol du conflit de travail qui perdure depuis le 16 mai. Elles ont lancé un ultimatum aux deux parties en cause, hier.
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«Nous donnons à la fabrique et au syndicat jusqu'à vendredi 17h pour annoncer qu'ils ont une entente, dit Paul Caghassi, membre de l'Association pour la défense des droits des défunts et des familles du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (ADDDF). Sinon, à partir de lundi, nous allons manifester. Nous enverrons des centaines de fax et demanderons une injonction pour que les familles aient accès aux cercueils.»
M. Caghassi n'est pas rassuré quant à la gestion des dépouilles. Il exige de voir le cercueil de sa mère, ce qu'on lui a refusé même après qu'il eut fait parvenir une lettre de son avocat à la fabrique.
«Ils ont des problèmes de gestion à l'interne. Je crois que ça peut aller jusqu'à une mauvaise gestion des corps. Ce n'est pas un reposoir, c'est un charnier!»
Une conversation téléphonique avec un thanatologue ayant inspecté les lieux n'était pas pour le rassurer. «Il m'a dit que tout était sous contrôle. Mais pour avoir la conscience tranquille, il me conseillait d'ouvrir le cercueil avant l'enterrement», s'indigne M. Caghassi.
Talonné depuis quelques semaines par le syndicat, le cardinal Jean-Claude Turcotte a déclaré de nouveau hier qu'il n'interviendrait pas dans ce conflit. Selon lui, même si la Loi sur les fabriques lui donne certains pouvoirs en tant qu'évêque, il doit respecter l'autonomie des administrateurs.
Par ailleurs, des membres du Mouvement souverainiste du Québec se sont rendus au cimetière aujourd'hui pour couper la pelouse sur les tombes de certaines personnalités reliées à l'histoire du Québec. «On fait cela pour que les grands noms souverainistes aient une certaine forme de dignité», a expliqué le vice-président du mouvement, François St-Louis.
Les militants ont mis de l'ordre autour de la tombe de Ludger Duvernay, fondateur de la Société Saint-Jean Baptiste, et de celle du patriote Denis-Benjamin Viger, entre autres.